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mardi 15 octobre 2024

150 Millions sortis de Sopra Steria...pour engraisser les actionnaires !

Une nouvelle communication financière a été envoyée à tous les salariés le mercredi 02 octobre 2024.

Comme quoi tout va très bien dans le groupe puisque la direction gaspille 150 Millions d’euros pour racheter ses propres actions afin de les supprimer !!! 

Avec les 100 millions d'euros de dividendes versés cet été, ça fait juste 250 millions que la direction arrive à sortir de Sopra Steria en une seule année ! (sans oublier les dettes épongées de SBS et sa "vente" à Axway).

Les soi-disant difficultés économiques ont bon dos pour justifier : 

  • les Ruptures Conventionnelles (RC), 
  • les licenciements, 
  • les augmentations très faibles et très limitées en juillet 
  • et le peu d’augmentation en janvier ( moins de 3%) malgré les bons résultats 2023 !!

Tout ça pour …. engraisser les actionnaires* ! 

Bon cru pour eux que cette année 2024, ils ont déjà eu 52% des bénéfices de Sopra Steria qui leur ont été versés en dividendes et là, ça va être 150 Millions d'€ en plus !

En effet, on rachète les actions avec l’argent de l’entreprise, qui appartient en partie aux salariés, mais surtout la suite est déjà organisée !! 

La direction ne garde pas les actions achetées en auto-détention, ne les offre pas aux salariés, mais va purement et simplement les …. DETRUIRE ! 

Donc les actions restantes, qui appartiennent aux actionnaires, prennent encore plus de valeur !

Bref, un nouveau cadeau aux actionnaires alors qu’on explique aux salariés qu’il faut se serrer la ceinture, ne pas faire trop de frais de déplacements, et s’entasser dans des bureaux de plus en plus petits….


* Qui sont les actionnaires? Combien ont-ils gagnés ces dernières années ?

lundi 14 octobre 2024

Nos "amis" les actionnaires : Combien ont-ils gagnés ces dernières années?


Vos élus CFDT ont compilé pour vous les dividendes issus des Documents Universels de Sopra Steria et d’Axway depuis des années.

En 2024, l’Assemblée Générale a voté la distribution de 4,65€ par action pour Sopra Steria.

Pour Sopra Steria Group, cela représente 95,55 Millions d’€ ! (contre 41M€ en 2021, 66M€ en 2022 et 88 M€ l’année passée)

Sur les près de 184 Millions d’€ de bénéfices, c’est plus de la moitié qui va aux actionnaires : 52% ! Record absolu!!!


En Zoom : De 2014 à 2018


En Zoom : De 2019 à aujourd'hui  :



Les plus gros actionnaires de Sopra Steria sont :

-       GMT*, la holding du groupe Sopra Steria, 6 salariés dont Pierre Pasquier ;

-       La « famille » Pasquier ;

-       La « famille » Odin ;

-       Les « Managers » ;

-       Les participations gérées pour le compte des salariés (we share, FCPE, trusts britanniques,..) présidées par des top manageurs qui votent toujours comme le président.

*GMT, la holding, est elle-même détenue par la famille Pasquier, la famille Odin, et les Managers (actifs et retraités).

Pour la famille Pasquier, Odin et les manageurs, les dividendes de SSG et Axway sont donc perçus directement mais également via la holding GMT.

Il faut donc faire un calcul savant pour savoir combien touche chacun. Vos élus CFDT s’y sont attelés et voilà le résultat ! (sources : Documents Universels disponibles sur les sites Sopra Steria et Axway).

Dividendes reçus :

Pour les dividendes perçus, en 2024 la famille Pasquier a reçu plus de 13,3 Millions d’€ de dividendes de SSG.

En 2023, la famille Pasquier a reçu 12,2M€ de dividendes. En 2022, la famille Pasquier a reçu 10,4M€ de dividendes (Bonnes vacances ! Mais pas les mêmes pour tous : prime vacances et dividendes...). En 2021 c’était 7 millions de dividendes (Montant de l'Intéressement - Dividendes (sur les résultats 2020 versé en 2021) : "un grand merci" P.P.)…


Valeurs Actions :
Sans oublier l'augmentation de la valeurs des actions depuis des années ! 
En 18 ans, une seule action vaut 182€ de plus et a permis de toucher plus de 34€ de dividendes !





Et pour les salariés ?

dimanche 13 octobre 2024

La rénovation des locaux de Nantes

Des promesses, mais que …, HELAS !

Le début

Au CSEC en mars 2024, la direction avait annoncé vouloir réduire les locaux du site de Nantes, en regroupant l’ensemble des activités sur le site de Nantes Armor, en libérant le site de Nantes Reggiani.

La direction avait également indiqué la nécessité de garder le site de Nantes Nina Simone pour des raisons de proximité et de prestige vis-à-vis de certains clients.

Cependant, avec cette configuration, il était impossible que tous les salariés qui le souhaitaient, puissent travailler dans nos locaux. 

Enfin, la direction avait précisé que ce projet allait permettre la rénovation des locaux nantais avec l’ajout d’un nouveau bâtiment, avec une rénovation qui tendrait vers les standards du Groupe (sous-entendu, d’une qualité proche de celle du nouveau bâtiment de Rennes Zen).


Le bilan

Les promesses étaient belles, les attentes, elles étaient à ce niveau.

Malheureusement, comme habituellement dans ce style d’opération, les attentes étaient vraiment trop supérieures à la réalisation. Les promesses se sont fracassées sur le murs exigé des économies !

Malgré nos différentes alertes, en CSEC, en CSEEs et en RPs, la direction n’en a fait qu’à sa tête et a livré un bâtiment, certes correct, mais bien loin des standards du Groupe :

  • Des rénovations oubliées (toilettes non finalisées, problèmes antérieurs non solutionnés, …), et cela transparaît bien dans les questions actuelles des Représentants de Proximités (RP) du périmètre nantais,
  • Des salles de réunion non isolées phonétiquement, où doivent se tenir des réunions confidentielles, mais avec de beaux stickers dessus, why not ?
  • Des bureaux trop tassés, en flex (ou bureaux partagés), problèmes évoqués par nos experts, mais dont les recommandations ont été négligé par la direction, par exemple, pour le nouveau bâtiment E :



La CFDT n’a qu’un mot à dire : DOMMAGE !
Et une demande à la direction : à quand des locaux nantais aux standards du Groupe ?

Merci pour votre attention, bonne journée à toutes et tous !

samedi 12 octobre 2024

Nouveaux processus RH : tout ce qui vous attend !

Nouveau Programme 360°
Vous allez en voir de toutes les couleurs ! 
Attention, ça décape ! Fragiles s’abstenir. 

En juin 2024, les élus du Comité Social et Economique Central ont été informés en vue de la consultation sur la décision de la direction de Sopra Steria d’un projet d’évolution des processus RH

Les élus ont mandaté le cabinet Sextant Expertise pour analyser ce projet. Le rapport rendu met en lumière les nombreux risques et préoccupations liés à ce projet d’évolution, confortant la CFDT dans son analyse d’un projet perçu comme un retour arrière et potentiellement néfaste pour les conditions de travail des salariés.

Ce projet d’évolution des processus RH s’inscrit dans une énième révision des dispositifs RH du Groupe Sopra Steria. Cependant, cette transformation soulève des questions cruciales sur les impacts pour les salariés, les futures ex-mentors et les managers opérationnels (MOP).

L’expertise a été réalisée à travers plusieurs étapes clés : 

  • collecte de documents,
  • entretiens individuels avec les salariés et les membres de la direction,
  • présentation des résultats en réunions préparatoires et plénières avec le CSEC.

Les impacts sur les mentors incluent une quasi-disparition du rôle, le rendant optionnel et dépendant de l’approbation des Directeurs d’Agence (DA) et des Managers RH (MRH). 

Les mentors issus d’autres BU et indépendants de la hiérarchie se feront plus rares. 

Cette évolution entraînera une perte de sens et de motivation pour les actuels mentors, compromettant ainsi l’accompagnement des salariés avec le transfert d’une partie de leur tâche et responsabilité aux MOP. 

Les mentors actuels estiment ne pas disposer de suffisamment de temps pour bien accompagner leurs mentorés.

La CFDT ne voit pas comment la nouvelle organisation n’aggravera pas cette situation, augmentant le stress et la charge de travail des MOP. 

Les impacts sur les managers opérationnels (MOP) incluent une augmentation des responsabilités, ce qui les obligera à gérer à la fois les compétences et le développement de carrière des salariés, ce qui inexorablement intensifiera leur charge de travail et leur stress. Cette centralisation des rôles est perçue comme une surcharge injuste et inefficace par les MOP.

Bien que l’objectif affiché soit de renforcer la proximité managériale, cette centralisation des rôles pourrait créer des iniquités entre les salariés selon les capacités et la disponibilité des MOP, nuisant à l’équité déjà sérieusement mis à mal chez Sopra Steria. 

Enfin le MOP en charge de l’évaluation, est toujours le dernier MOP, contribuant à une analyse des dernières semaines ou de quelques jours alors même que l’on doit pouvoir évaluer largement le travail et le potentiel de chacun sur son investissement de l’année écoulée. Mais pas que, la situation des salariés qui dépendent de plusieurs MOP, n’a même pas été évoquée !

Dans la nouvelle formule, la gestion de la carrière rentre dans le giron des MOP, les entretiens seront express et les MOP essorés : c’est ce qui se passe quand on en ajoute toujours plus sur les mêmes.

Quant aux entretiens de carrière qui étaient dévolus au mentor, ils sont déjà mal menés ou souvent pas menés, voire coincés entre deux bilans de mission… 

Combien de ces entretiens se feront alors ? Et surtout dans quelles conditions ?

L’entretien de carrière est crucial et indispensable à la motivation des salariés. Il doit permettre à chaque salarié, de travailler sur ses perspectives et tracer son parcours chez Sopra Steria, dans une filière, un métier, en transverse ou, pourquoi pas, en mobilité dans le Groupe. 

Les profils des mentors, la possibilité de le choisir hors de son entité d’appartenance et leur pérennité et longévité plus forte dans l’entreprise, font d’eux un garant du développement des salariés, plus indépendant de la conjoncture de leur BU, agence, mission et équipe. 

Les salariés ne bénéficieront plus des compétences de leur mentor, plus seniors et plus expérimentés, et, in fine, le principal allié de leurs carrières. 

Ceci contribuera à ce qu’inexorablement les salariés perdront le soutien et le suivi de leurs parcours professionnel, générant de l’incertitude et de l’insatisfaction. Il est crucial de maintenir les acteurs actuels qui permettent de mieux prévenir les risques psychosociaux (RPS). La transformation proposée risque de déstabiliser cet équilibre.

Pour assurer une transition qui respecte les droits et les conditions de travail des salariés, les élus, notamment ceux de la CFDT, ont formulé plusieurs recommandations et demandes. Ils demandent :

  • une clarification et une communication détaillée, 
  • un suivi et une évaluation des nouvelles fonctionnalités et des impacts sur les conditions de travail, 
  • une formation et un accompagnement pour les MOP aux nouvelles responsabilités,
  • les informations détaillées sur les coûts liés à l’évolution des processus RH,
  • un diagnostic social sur les effets du mentorat depuis 2019,
  • les mesures concrètes qui doivent être mises en place pour retenir et fidéliser les salariés face aux changements proposés,
  • une mise à jour du Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP),
  • une présentation d’un plan de prévention des risques psychosociaux (RPS).


Ce projet d’évolution des processus RH chez Sopra Steria représente une menace pour les conditions de travail des salariés, notamment les mentors et les MOP. 

Une mise en œuvre réussie dépendra de la capacité de l’entreprise à écouter les préoccupations de tous les élus, à communiquer clairement et à soutenir ses managers et salariés. 

La CFDT reste fermement opposée à cette transformation tant que les garanties nécessaires ne seront pas apportées pour protéger les droits et les conditions de travail des salariés.

Une fois encore, on lance un nouveau programme RH, alors que la machine est grippée !

Pourtant les constats sont là : l’effet tunnel de plusieurs mois d’attente laissant des salariés sans information ce sur quoi il faut progresser, des succès oubliés de missions passées, des objectifs connus avant l’été et mesurés dès la rentrée. 

La CFDT demande un vrai travail avec un vrai dialogue social sur les constats et faire évoluer le processus RH afin de garantir des conditions de travail plus satisfaisantes, équitables et motivantes pour tous !

Et tout ça pourquoi ?

Le seul objectif avoué de la direction est un objectif économique en fluidifiant le processus des CRHs en limitant le nombre d’acteurs.


vendredi 11 octobre 2024

Alerte économique du CSE : le pourquoi du comment


 La loi !

Le droit d’alerte économique est le moyen pour les CSEs de vérifier les informations données par l’employeur sur la bonne santé économique de l’entreprise.



Cependant, il existe une limitation dans le cas d’une entreprise multi-établissements comme la nôtre :
Dans une entreprise multi-établissements, lorsque le CSE central n’a pas déclenché le droit d’alerte économique, un CSE d’établissement ne peut pas exercer ce droit et désigner un expert pour l’assister ! Cass.soc.15.06.2022, n°21-13312. 

Les faits !

La direction a, cet été, lancé un avertissement aux marchés boursiers pour informer que l’augmentation du chiffre d’affaires prévue pour le Groupe Sopra Steria ne serait pas au rendez-vous, mais que la marge et la production de free cash-flow le seraient.
De plus, début octobre 2024, la direction a décidé d’un rachat d’actions dans le but de les détruire.

Pour résumer, le CSE constate aussi depuis ce printemps :
  • une tension sur l’emploi au sein de Sopra Steria Group, avec une augmentation importante des ruptures conventionnelles,
  • une stagnation des embauches, et une réaffectation des équipes de recrutement,
  • une augmentation notable du taux d’intercontrat, également révélatrice de difficultés latentes, malgré une diminution du recours à la sous-traitance,
  • la volonté toujours affirmée de la direction de passer à un pourcentage démesuré sur les Next Gen sans tenir compte des salariés,
  • une refonte du processus RH qui va augmenter la charge de travail et les responsabilités des responsables projet (MOP), en revenant à la situation antérieure à 2029, supprimant, avec la disparition des mentors, notre différenciation sur ce sujet par rapport à nos concurrents.
Le CSE d’Etablissement de SSG, alerté par l’ensemble de ces faits laissant penser à un problème économique pour tenir les résultats attendus, a voté à la quasi-unanimité la motion ci-dessous pour demander au CSE Central d’activer ce moyen.

La motion

"Le CSE Sopra Steria Group constate depuis plusieurs mois une augmentation préoccupante du nombre de ruptures conventionnelles (164 en 8 mois), qui pourrait avoir des conséquences sur le plan économique, social et de l’emploi.
Nous constatons les éléments préoccupants suivants concernant les ruptures conventionnelles : 
  • plusieurs ruptures conventionnelles proposées par l’employeur après des entretiens informels ;
  • dépassement tous les mois depuis janvier (à l’exception du mois de février) du seuil couramment mis en place par les DREETS (nombre important de ruptures conventionnelles sur une période de 30 jours) ;
  • suspicion de manœuvres dolosives dans certaines situations ;
  • procédures qui semblent cibler principalement des salarié.es séniors.
D’autre part, le contexte économique de l’entreprise est défavorable comme en témoigne l’avertissement sur le chiffre d’affaires émis en juin et les observations de terrain :
  • gel des recrutements sur plusieurs sites ;
  • diminution drastique des embauches de stagiaires ;
  • fermeture de certains sites dans l'est de la France ;
  • fort taux d’inter-contrat qui varie constamment entre 300 et 400 salarié.es ;
  • prévisions économiques mauvaises ;
  • objectif NextGen à 30% (du CA) en 2027 ;
  • contexte économique morose sur la branche ;
  • diminution de l’équipe de recrutement sur toute la France et réaffectation de certain MRH à des postes opérationnels (annoncé par la DRH en CSE).
Malgré ces alertes, l’entreprise maintient son objectif de ROA 2024 à 9,7%.
Tous ces éléments nous portent à croire que l’entreprise cherche à réduire la masse salariale en réponse au contexte économique.
 
Pour répondre à leurs préoccupations et afin d’obtenir des réponses précises et complètes, les élu.es du CSE Sopra Steria Group demandent le déclenchement d’un droit d’alerte économique au titre de l’article L2312-63 du code du travail. Le CSE Sopra Steria Group n’étant pas compétent sur ce domaine, nous demandons au CSE Central de mettre en œuvre ce droit d’alerte."

La suite

Une fois le CSE Central officiellement alerté, une réunion extraordinaire sur cette motion devrait être organisée rapidement.
Lors de cette réunion, la direction devra répondre le plus précisément possible aux questions qui seront posées par les élus du CSEC.
Les élus du CSE Central délibèreront ensuite sur l’ensemble des éléments de réponses fournis par la direction et décideront de la nécessité de mener ou non une expertise complémentaire en cas de réponses insuffisantes.

Dans tous les cas, une veille sur les problèmes évoqués sera mise en place afin de suivre les évolutions de cette situation préoccupante.

Merci pour votre attention, bonne journée à toutes et tous !

mardi 8 octobre 2024

CSE Sopra HR Software : avis des élus sur la Politique Sociale 2023



Réunion ordinaire du CSE
CSE Sopra HR Software (SHRS) du jeudi 26/09/2024

AVIS DU CSE SUR LA POLITIQUE SOCIALE, CONDITIONS DE TRAVAIL ET L'EMPLOI 2023

 

Suite à l’information et la consultation sur la Politique Sociale, les Conditions de Travail et l’Emploi 2023 en séance du 27 juin 2024, les élus du Comité Social d’Entreprise de SHRS (Sopra HR Software) émettent l’avis unique suivant pour l’année 2023.

Les élus s’appuient sur le rapport d’expertise réalisé par le cabinet Ethix et présenté en séance le jeudi 26 septembre 2024.

 

Les effectifs de SHRS sont en augmentation, passant de 927 en 2020 à 973 en 2023, mais restent en deçà des objectifs. En 2021, un plan de recrutement visait 1 227 salariés pour 2023, un chiffre qui n’a pas du tout été atteint. En 2022/2023, un nouvel objectif de 260 recrutements pour atteindre 1 084 salariés en France a également échoué. Les élus demandent des explications sur la capacité de l’entreprise à atteindre ses objectifs d’activités au vu des écarts constatés entre les besoins prévus à la bonne exécution de l’activité et les effectifs réels. Comment l’entreprise mesure-t-elle la surcharge de travail résultant ?

Le turnover a diminué, passant de 9% en 2022 à 8,1% en 2023, ce qui devrait logiquement accélérer la croissance des effectifs. Pourtant, cette dernière a ralenti, avec une hausse de seulement 1,78% en 2023, contre 2,03% l’année précédente. Les élus souhaitent connaitre les constats sur la politique passée et actuelle en terme d’embauches et les actions qui en découlent pour corriger la trajectoire.

En matière de recrutement, SHRS vise à rajeunir sa population en recrutant 30% de juniors et 70% d’experts. Effectivement en 2023, 30% des nouvelles recrues avaient moins de 30 ans, les autres se concentrant sur la tranche des 30-50 ans. La proportion des plus de 60 ans a augmentée, atteignant 9% des effectifs, en raison des départs à la retraite retardés. Les élus soulignent l’importance d’anticiper les successions par des plans clairs, et demandent des précisions sur les mesures mises en place.

Malgré l’attraction de jeunes profils, SHRS peine à les fidéliser. Le taux des démissions est élevé parmi les salariés de moins de 40 ans et ceux ayant moins de 5 ans d’ancienneté. Pourquoi les salariés quittent-ils l’entreprise ? L’entreprise cherche-t-elle à les retenir ? Les élus demandent de clarifier la politique de rémunération, gestion de carrière, formation … afin de fidéliser ces talents.

Concernant les promotions, le taux a chuté en 2023, atteignant 9,7%, soit une baisse importante par rapport à 2022. Cela interpelle les élus, d’autant plus dans une année jugée favorable pour l’entreprise. Ils expriment également des préoccupations quant aux disparités entre salariés à temps plein et à temps partiel, ces derniers ayant un taux de promotion bien inférieur (2,1% contre 9,6%). Les élus demandent si les promotions s'accompagnent systématiquement d'une augmentation de salaire. Par ailleurs, ils s'interrogent sur les raisons pour lesquelles le taux de promotion des salariés à temps partiel est inférieur à celui des salariés à temps plein. Comment la direction l’explique-t-elle ?

Aucun non-cadre ou assimilé cadre n’est passé cadre en 2023, contre 4 en 2022, année où des promotions ont eu lieu dans toutes les classifications.

Un autre sujet de préoccupation est la répartition genrée des recrutements. Bien que la proportion de femmes embauchées ait augmenté, notamment dans les classifications de niveau 3, les élus constatent que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour garantir l'égalité des chances en matière de progression de carrière.

Les élus soulignent aussi la baisse du nombre de salariés dans certains coefficients comme les 23_150 et 31_170, soulevant des questions sur la gestion des carrières et demandent à la direction une présentation détaillée sur ce sujet. Par ailleurs, bien que le groupe accorde une attention particulière aux hauts potentiels (HP), ceux-ci représentent moins de 3% de la population de SHRS. L’employeur doit accorder plus d'importance à l'égalité hommes-femmes, d'autant plus que les femmes ne constituent que 26% des HP, alors qu'elles représentent plus de 40% de l'effectif total de SHRS. Pourquoi les femmes sont-elles écartées plus rapidement de ce processus ?

Sur la question de l'égalité hommes-femmes, bien que la féminisation progresse avec 53,7% de femmes recrutées en 2023, les élus regrettent l'absence de femmes dans les classifications HG et une lenteur dans la progression dans les niveaux supérieurs. Ils observent néanmoins la réduction progressive des écarts salariaux entre hommes et femmes, passés de 10,5% en 2020 à 8,6% en 2023, mais demandent un plan pour accélérer cette réduction. Par ailleurs, les écarts salariaux dépassent 1% dans cinq classifications, dont quatre au détriment des femmes (T2_450, 21_105,31_170 et 32_210) et une au détriment des hommes (23_150). La classification 23_150 est souvent perçue comme un « plafond de verre » pour de nombreuses femmes dont l’ancienneté leur permet d’atteindre des salaires plus élevés, tandis que les hommes sont promus plus rapidement vers la classification supérieure.

Un accord sur l’égalité professionnelle était en vigueur dans l’UES jusqu’en mi-juillet 2024, et un nouvel accord est en cours de négociation. Cet accord stipule que le pourcentage d’augmentation salariale des femmes doit être au moins équivalent à celui des hommes. Cependant, il apparaît que SHRS applique cet accord de manière minimale, et parfois même en dessous des exigences, en justifiant ces écarts par diverses raisons. Les élus s’interrogent sur ce qu’il adviendrait si l’entreprise n’était pas contrainte par cet accord.

L'écart entre les plus bas et les plus hauts salaires se creuse. Alors que les augmentations salariales chez SHRS sont parmi les plus faibles du groupe, les résultats financiers sont pourtant excellents. Cependant, les salaires les plus élevés semblent épargnés par cette stagnation. Est-ce une politique délibérée de SHRS ? Les résultats financiers progressent-ils en comprimant les salaires des employés ? Tant que les salariés ne protestent pas, cette stratégie perdurera-t-elle ? Avec une sélectivité de 100% d’augmentés, le top management semble croire que les bons résultats sont principalement dus à leur seule contribution, au détriment de 90% des salariés productifs. Les élus rappellent que si ces 90% arrêtaient de travailler une semaine, les efforts des 10% restants seraient loin de suffire pour faire tourner l’entreprise.

En 2023, 28% des salariés ont bénéficié d’un bonus, représentant en moyenne 14% de leur salaire annuel. Les élus s’inquiètent que cette politique de bonus ne concerne qu’une minorité, alors que la direction assure que sa stratégie est que les redistributions doivent profiter à tous.

En 2023, les élus ont également souligné l’augmentation de l'enveloppe globale des primes projets, en hausse de 41% par rapport à 2022. Cette hausse s’est traduite par une augmentation de 16% du montant moyen des primes individuelles, et 29% des salariés ont bénéficié de cette prime contre 24% l’année précédente. Cependant, certains salariés ont indiqué que ces primes leur avaient été présentées par leurs managers comme des compensations pour une absence ou une faible augmentation salariale, un usage que les élus jugent inapproprié. Une prime, par nature, doit rester exceptionnelle et ne doit en aucun cas se substituer à une augmentation salariale, qui reflète durablement la reconnaissance de la performance et de l’engagement des employés.

De plus, les élus notent que les bonus et primes profitent principalement aux salariés avec des coefficients supérieurs à 31_170, creusant une inégalité avec les autres salariés.

Les élus attirent l’attention sur le cas de 14 salariés qui n’ont bénéficié ni d’augmentation ni de part variable depuis trois ans, ce qui d’après la direction est impossible ! Une clarification est demandée à la direction pour comprendre les raisons de cette situation.

Le faible taux de mobilité au sein du groupe, avec seulement 8 mobilités en 2023, est également une source d'inquiétude. Les élus insistent sur la nécessité de mettre en place une bourse à l’emploi pour offrir plus de visibilité aux opportunités internes et ainsi réduire les départs liés à un manque de gestion de carrière.

Les élus ont demandé à avoir la répartition des effectifs entre les 2 produits Pléiades et HR Access pour l’année 2023. Ils réitèrent cette demande. Cette répartition aurait permis de corroborer dans cet avis les évolutions en cours et les besoins correspondant. Les élus demandent à avoir cette répartition et l’ensemble des chiffres respectifs pour cette consultation 2023 et pour la prochaine consultation sur la Politique Sociale 2024.

En 2023, SHRS a accueilli 13 alternants, un nombre jugé insuffisant par rapport aux besoins de l’entreprise et qui demeurent significativement inférieurs à son obligation légale, ce qui entraîne le versement d’une contribution financière additionnelle. Les élus estiment que l’alternance est un levier essentiel pour former et fidéliser de futurs collaborateurs, tout en réduisant la contribution de l’entreprise à la taxe d’apprentissage. Ils demandent des indicateurs sur le taux de conversion des alternants en CDI et sur les raisons des non-embauches, ainsi qu’une présentation complète de la politique d’alternance.

Concernant le développement des compétences, le montant alloué est identique à 2022 avec un effectif plus important, par conséquent l’effort de formation ramené par salarié est mathématiquement moins important. Les élus voient ici une gestion des compétences par le budget et non par le besoin.

Les élus notent une augmentation du nombre de jours de formation par salarié (2,8 en 2022 à 3,4 en 2023) mais ce chiffre est biaisé par les formations obligatoires par exemple dans le cadre de certification sécurité. Ce chiffre reste insuffisant par rapport à l’objectif de 5 jours fixé. Les élus demandent un effort supplémentaire, notamment en raison des évolutions technologiques rapides.

La part des formations externes augmente, les élus se demandent si les compétences en interne pour assurer les formations ne sont pas ou plus présentes. Le nombre de jour par action est en baisse, le contenu des formations est-il aussi étoffé que les années précédentes ? Avec en parallèle l’augmentation des formations externes qui coûtent nécessairement plus cher à l’entreprise, les élus remarquent une fois de plus que la gestion se fait principalement à travers le budget.

Enfin, plus de 15% des CDI présents depuis 2020 n’ont eu aucune formation sur les 3 dernières années. Avec les technologies évoluant rapidement et l’arrivée de l’Intelligence Artificielle dans la stratégie de l’entreprise, les élus s’inquiètent de l’évolution professionnelle de ces salariés et craignent une éventuelle volonté de « mise au placard ».

En conclusion, les élus reconnaissent certains progrès, tels que la diminution du turnover, l'augmentation de la féminisation et des jours de formation. Cependant, la politique salariale reste une source de préoccupation, car elle favorise largement les hauts salaires au détriment d'une grande partie des autres. Des rémunérations attractives sont proposées lors de l'embauche d’expert et cela crée un sentiment d'iniquité chez les employés déjà en poste, occupant des fonctions équivalentes mais étant moins bien rémunérés. Cette situation incite ces salariés à explorer les offres du marché, où ils constatent avoir de meilleures perspectives en changeant d'entreprise plutôt qu'en restant chez SHRS.

Contraint par un accord sur l'égalité professionnelle au niveau de l'UES, la direction mène des actions minimales sur les rémunérations, embauches et promotions des femmes, sans réelle volonté d'initier des évolutions significatives pour corriger les déséquilibres hommes-femmes. De plus, les élus constatent que la gestion des carrières, la stagnation des promotions et les écarts salariaux ne sont pas suffisamment pris en compte. Les élus demandent à la direction de fournir des plans d'action concrets pour améliorer ces aspects, afin de valoriser équitablement la contribution de l'ensemble des salariés, et pas seulement celle d’une minorité.


Les élus attendent des retours lors des prochaines réunions ordinaires du CSE sur les points qu’ils ont soulevés.

Ceci constitue l’avis des élus du CSE de SHRS concernant la Politique Sociale, Condition de Travail et Emploi 2023.