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lundi 18 novembre 2024

100 000€ d'augmentation pour les 10 plus hauts salaires.... les autres salariés au pain sec !


Déclaration CFDT faite au CSE extraordinaire du 7 novembre 2024 devant le Directeur Général et le Directeur Financier du Groupe :

« La direction nous a expliqué plusieurs fois être à l’écoute de l’expertise de la CFDT, 1er syndicat de France. La CFDT espère donc enfin être entendue.

L’inflation annuelle en 2022 s’est établie à 5,2 % et en 2023 à 4,9%, soit plus de 10% en 2 ans. L’inflation devrait être de 2,5 % en 2024. La hausse a beau ralentir, les prix augmentent toujours.

Pourtant, selon l’OCDE, la France est l’un des pays où la croissance des salaires est la plus faible.

Le SMIC augmente de 2%, mais la direction de Sopra Steria refuse toute augmentation identique des salaires.

Par contre, entre 2021 et 2023,
les 10 plus hauts salaires SSG se sont augmentés en moyenne
de 100 000€ chacun
(sur le salaire annuel) ! soit +25% en 2 ans !

Pour certains salariés, trop nombreux, ça a été zéro !

Pour quelques autres, plus chanceux, les augmentations ont été de 2,95% en 2022 et 3,6 % 2023, ce qui est loin de compenser l’inflation.

Le pouvoir d’achat, ou le « salaire réel » comme dit l’INSEE, des salariés de Sopra Steria est en réduction constante. Pour le même travail, les salariés de SSG ont donc moins pour vivre.

En France, la baisse du chômage en 2022-2023 et les difficultés de recrutement dans les entreprises auraient dû aider aux augmentations salariales. Ce n’est toutefois pas ce qu’il s’est produit. Si les salaires avaient suivi l’inflation depuis 2020, le taux de marge des entreprises aurait dû baisser.

Or, c’est l’inverse qui s’est produit : les marges ont augmenté et les salariés ont payé la hausse des coûts de production (notamment du prix des matières premières, y compris énergie) au point que les salaires réels diminuent.

En clair, les profits ont augmenté davantage que les salaires et le partage de la valeur ajoutée s’est déformé au détriment des travailleurs.

Les salaires supérieurs au Smic sont régulièrement rattrapés par la hausse du salaire minimum due à l’inflation. Cependant, les salaires bénéficient jusqu’à 3,5 fois le Smic de dispositif de baisse de cotisations qui sont autant de subventions socio-fiscales. En France, un nombre croissant de travailleurs entre dans ces dispositifs de subvention aux bas salaires, ainsi que dans la prime d’activité. La faible dynamique salariale n’est donc pas prise en charge par les employeurs, mais par la solidarité nationale. Or, comme les salaires n’ont pas augmenté (en termes réels) entre 2019 et 2024, c’est la collectivité qui a payé, les bénéficiaires étant les employeurs, qui reportent le coût des faibles salaires sur l’État. L’État, c’est les impôts, et les impôts sont prélevés sur les salaires… ce sont encore les salariés qui paient.

Le taux de marge des entreprises a augmenté et les grands groupes affichent des résultats records.

L’entreprise Sopra Steria Group « performe » et ne créé pour autant pas d’emploi ! L’effectif est désespérément stable, malgré les acquisitions sur ces 3 dernières années.

Les sociétés du CAC40 affichent pour la première fois un total cumulé de résultats nets (leurs bénéfices) supérieur à 150 milliards d’euros, et pour la 3ème année consécutive des résultats supérieurs à 100 Mds€ (144 Mds€ en 2023). Plus de 70 Mds€ devraient être reversés aux actionnaires sous forme de dividendes (67 Mds€ en 2023). Les rachats d’actions (un outil servant à augmenter le dividende par action) devraient aussi se poursuivre : ils avaient déjà atteint le niveau record de 30 Mds€ en 2023.

Clairement, il y a des fossés qui se creusent dans le partage de la valeur, dans la redistribution des richesses et dans le financement de nos systèmes de solidarité. La faible croissance de la masse salariale entraine moins de cotisations sociales, moins de consommation et moins de recettes fiscales (TVA par exemple).

Les augmentations salariales et la préoccupation du pouvoir d’achat restent la revendication première des salariés. Les augmentations salariales des deux dernières années (2023 et 2024) n’ont pas rattrapé la perte de pouvoir d’achat dans cette période de forte inflation.

La CFDT demande plus de transparence.

Dans les années 1980, les pratiques des entreprises ont évolué en matière de rémunération en mettant l’accent sur l’individualisation des rémunérations au détriment d’une grille avec des augmentations générales. On peut constater que plus les pratiques salariales se sont diversifiées entre les employés, plus la transparence s’est perdue.

À travail égal, salaire égal. Il a été fait des lois. Il a été créé un index pour mesurer l’égalité professionnelle. Et malgré tout, on continue d’avoir des inégalités de salaires notables.

Ce n’est pas la transparence qui pose problème, mais plutôt l’opacité et l’incompréhension de la politique de rémunération ainsi que le manque d’objectivité. C’est l’incapacité à expliquer clairement comment les salaires sont déterminés et que l’employeur assume ses propres décisions qui sont sources de conflits et qui nourrissent des ressentis négatifs des salariés envers leur entreprise au lieu de s’y identifier (cf. les résultats du sondage GreatPlaceToWork). Être juste et équitable : il ne suffit pas de l’affirmer, il faut le prouver.

 

Les Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) 2025 se sont conclues, après une unique réunion, sur un refus catégorique à toutes les propositions de la CFDT.

La direction refuse toute transparence, et refuse même de donner les augmentations qu’elle envisage, contrairement à ce que la loi impose.

 

La CFDT demande une augmentation générale
pour compenser l’inflation et rééquilibrer les salaires.

La CFDT demande que la direction donne la journée de solidarité pour tous les salariés, qu’ils puissent profiter de leurs jours de repos largement mérités.

 

La CFDT demande un geste fort de la direction envers les salariés qui font la richesse de l’entreprise.

Ceci, à la hauteur des 100M€ de dividendes versés et des 150M€* de trésorerie dépensés pour racheter les actions et les détruire, afin d’enrichir les actionnaires. »

* (pour en savoir plus 150 Millions sortis de Sopra Steria...pour engraisser les actionnaires !)

Sans oublier l'augmentation des prix de vente de +4,4% en France pour Conseil et Intégration... Alors que les salaires c'est moins de 3% ! : voir : Résultats économiques du groupe SSG du 3ème Trimestre 2024 - Encore 4,4% de plus sur les prix de vente, et rien pour les salariés!!!

 

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