La direction espère fidéliser, recruter
avec sa baguette magique appelée le nouveau modèle de management.
Soit, laissons sa chance au produit.
Mais aucun temps
de travail ne sera dédié pour les MOP (manageurs opérationnels), les mentors,
les salariés pour la mise en place de ce nouveau modèle, nous pouvons donc
bien parler de magie.
Une
intensification des rencontres avec ses managers, une signature obligatoire
avant de saisir vos commentaires (petit atout juridique), l’ajout d’un
nouveau niveau d’évaluation en dédoublant le niveau « progrès
requis » (petit atout juridique) pourraient faire stresser les plus zen
d’entre vous.
La direction se
veut rassurante concernant les petits sites, si carence de mentors il y a,
des compensations pourront se faire en allant chercher des mentors sur
l’ensemble de la BU.
Toujours aucun
changement pour la notation illégale du « potentiel d’évolution »
des salariés ! (Demandez vos infos
perso à l’adresse acces-cnil@soprasteria.com
pour les avoir ! et insistez, l’extraction se fait parfois mal)
L’avis suivant a
été rendu par le CE avec 16 votes pour, 4 abstentions :
« Le
CE regrette que l’entreprise ait tardé à reconnaître l’échec dans
l’entreprise des entretiens annuels (PAP). En effet, c’est le manager de
proximité qui était en charge d’évaluer le salarié sur la période passée et
envisager son évolution de carrière avec la fixation d’objectifs à court et
moyen terme. Ces PAP étaient ensuite utilisés lors des CRH pour décider des
augmentations, des promotions et des actions de formations des salariés.
Or, la
réalité est tout autre. Les managers de proximité ne pouvaient rencontrer les
salariés, en général, qu’une seule fois par an, sans connaître l’activité
réelle du salarié. En cause, le refus d’accorder aux managers de proximité le
temps spécifique (notamment en les autorisant à le déclarer sur les comptes-rendus
d’activité) à cette activité, obligeant bons nombres d’entre eux à réaliser
ces entretiens sur leur temps personnel (heures des repas, fin de journée…).
En conséquence, les CRH (comités RH) étaient conduits sur des informations
incorrectes ou incomplètes. Les évaluations de performance définitives et les
potentiels d’évolution qui en résultaient étaient ainsi peu pertinents. Côté
salariés, les décisions prises en CRH ne leur étaient, dans la plupart des
cas, pas restitués ou de manière incomplète et informelle.
Le projet présenté propose quelques solutions aux différents
manquements :
·
La différenciation entre
l’entretien d’évaluation et l’entretien d’évolution de carrière.
·
L’entretien d’évaluation
réalisé par le MOP (manager opérationnel) devrait être ainsi être au plus
près du salarié et de sa mission.
·
Le choix d’un
« Mentor » à la main (présumée) du salarié, permet a priori d’avoir
un interlocuteur extérieur et pertinent pour discuter de son évolution de
carrière.
·
La mise en place d’une
instance RH mensuelle pour permettre de remonter au plus vite les problèmes
RH des salariés.
Cependant
le CE relève les lacunes suivantes dans le dispositif présenté ce jour :
·
Les MOP et les Mentors ne
disposeront toujours pas de temps alloués à ces nouvelles activités alors que
ce nouveau dispositif demande encore plus de réunions et de temps d’échange.
Le CE ne voit donc pas en quoi ce dispositif, plus chronophage, viendrait
éliminer les principales causes d’échec du PAP.
·
La fonction de Mentor ne
donnerait pas lieu à formation, le CE ne voit pas comment les salariés
peuvent tenir des entretiens de management sans y être formés.
·
Le salarié n’a toujours
pas de temps alloué pour ses différents entretiens, il devra s’imputer sur
son projet ou s’accommoder de son temps personnel pour résorber le temps
passer en entretien. De plus le CE note un risque pour le salarié qui en
fonction du nombre de missions risque de se sentir contrôlé en permanence,
avec les risques psychosociaux consécutifs.
·
Rien n’est proposé pour
améliorer les CRH et la transparence de leurs restitutions. Pourquoi ceux-ci
ne sont pas dans l’outillage.
·
La détermination de la
performance et du potentiel d’évolution n’est pas clarifiée.
·
Pour le CE, l’outillage
proposé et son usage font porter un risque de digitalisation des échanges si
les MOP et les Mentors privilégient le résultat numérique à l’entretien réel.
·
A l'instar du règlement
intérieur qui transfère la responsabilité de la sécurité ou de la lutte
anticorruption sur le salarié, ce dispositif RH transfère une grande partie
de la responsabilité de la gestion de son parcours professionnel au salarié
En l’absence de réponse à ces
lacunes, graves pour certaines, le CE rend un avis défavorable, considérant
que le projet pour lequel il est consulté ne présente pas les moyens qui vont
être utilisés en temps, en formation, et que la transparence des retours
n’est pas assurée. »
|