Contexte et constat
Le CSE Sopra Steria Group est consulté sur un projet de fusion simplifiée des sociétés Aurexia et Aurexia & Associés au sein de Sopra Steria Group. Ce projet a été accéléré, puisqu’il était prévu en 2026, et que l’intégration économique est désormais rétroactive au 1er janvier 2025.
Les managers et fonctions support d’Aurexia expriment un manque d’information et de soutien managérial : seulement 30 à 50% de retours positifs sur le questionnaire fait à l'initiative du CSE d'Aurexia dans le cadre de la fusion et du déménagement sur le site de Latitude.
De plus, l’avis des salariés d’Aurexia remonte la forte incertitude sur la continuité des missions, sur la reconnaissance et les perspectives d’évolution, particulièrement pour les fonctions Support, dont la quasi-totalité exprime une difficulté à se projeter dans l’organisation future.
Il y a absence d’information sur le fonctionnement de l’organisation cible et actuelle et absence d’instances V1 et V2 qui ne semblent plus programmées. Aucune information non plus sur le chantier RH (fixation des objectifs personnels, manager, évolution…).
Le CSE Sopra Steria Group souhaite exprimer un avis réservé concernant le projet de fusion simplifiée des sociétés Aurexia et Aurexia & Associés au sein de Sopra Steria Group compte-tenu de la teneur des risques identifiés ci-après :
1. Sur la convergence des statuts et la dénonciation des usages
A l’inverse, des iniquités pourraient voir le jour entre les nouveaux salariés ex-Aurexia N3 et plus et les actuels salariés SopraSteria Next N3 et plus, et créer un déséquilibre en défaveur des salariés issus de SopraSteria Next.
2. Sur l’accompagnement du changement
À l’inverse, le collectif des équipes issues d’Aurexia — qui représenteront plus de la moitié des effectifs du Conseil Banque avant la fusion — ne risque-t-il pas de ralentir l’intégration avec une équipe déjà fragilisée depuis plusieurs années ? Les élus craignent que les tensions préexistantes au sein de l’entité Conseil Banque ne soient exacerbées par ces sujets de convergence des politiques salariales.
3. Sur les impacts économiques et sociaux
La direction affirme que l’opération n’aura pas d’impact sur l’emploi. Toutefois, le CSE souligne que le marché du Conseil traverse actuellement une période difficile, et que la réussite de la fusion dépendra largement de la capacité à fidéliser les équipes et à maintenir leur motivation dans un contexte de transformation profonde. Lorsque le marché repartira, cette fidélisation pourrait s’avérer encore plus complexe. Par ailleurs, l’intégration des équipes issues d’Aurexia dans une logique de grands projets de transformation numérique des Banques accompagnée par Sopra Steria Next mais ambitionnée et pilotée par l’Intégration pourrait s’avérer déstabilisante, voire contre-nature, compte tenu du positionnement antérieur des équipes issues d’Aurexia.
Avant la fusion, Aurexia ne disposait en effet ni des moyens ni de la taille nécessaire pour se positionner sur ce type de projets, ce qui reflétait une culture et une approche business très différentes. Cette divergence pourrait engendrer un risque potentiel pour l’emploi ainsi que pour la rétention des talents.
4. Sur la transparence et la concertation
Le CSE regrette que certaines réponses restent partielles, notamment sur les modalités précises des avenants, la gestion des cas particuliers, et la prise en compte des risques sociaux identifiés. Il demande à être étroitement associé au suivi de la mise en œuvre du projet et à la gestion des éventuelles difficultés.
Position du CSE
Le CSE constate que le projet est insuffisant pour rassurer les salariés et le CSE sur l’utilité et la pérennité de cet achat et fusion.
Le CSE s’inquiète de l'intégration des salariés prévue "au cas par cas", individuellement, sans aucun accord collectif ou engagement pour l'ensemble des salariés.
La fusion risque donc d'être une succession de pression sur chaque salarié pour lui faire signer un avenant inconnu et individuel, dont il ne comprendra sans doute les impacts que trop tard. Le CSE alerte sur le fort risque de départs des salariés d’Aurexia, qui sont la seule valeur de l’entreprise.
Résolution
- Vœu 1 : la direction indique qu’il n’y a aucune incidence sociale pour les salariés d’Aurexia mais n’est pas en mesure de fournir aux élus un certain nombre de documents concernant les usages, les engagements unilatéraux et les accords atypiques existants au sein d’Aurexia. Le CSE demande à avoir a minima les avenants proposés aux salariés d’Aurexia. Le CSE demande à la direction d’encourager ces salariés à se tourner vers les conseils de représentants du personnel.
- Vœu 2 : le CSE demande à ce qu’une note d’organisation détaillant le fonctionnement de l’entité Conseil avec Aurexia, soit partagée avec les instances et les salariés.
- Vœu 3 : le CSE demande un suivi des salariés Aurexia avec les départs par mois, et un focus sur les salariés supports et leur affectation à venir.
- Vœu 4 : le CSE demande à ce que la direction invite au sein de l’instance un ou une représentante du CSE Aurexia conformément aux usages et afin de faciliter l’intégration des salariés.
- Vœu 5 : le CSE demande les plans actualisés de Latitude avec cette intégration.
- Vœu 6 : le CSE demande un suivi régulier des indicateurs de stress et de qualité de vie au travail suite aux constats faits par l’enquête du CSE d’Aurexia.
Cette résolution vaut avis et vœux du comité. Nous rappelons à la direction qu’elle doit rendre compte, en le motivant, de la suite qu’elle entend donner aux vœux du Comité exprimés dans la présente résolution. Le Comité informera les salariés des propositions qu’il a faites et des suites que la direction entend leur donner. »
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