Communiqué de presse intersyndical
10 juin 2024
Après le choc des européennes les
exigences sociales doivent être entendues !
L’abstention et l’extrême droite ont atteint un record lors
des élections européennes de ce 9 juin. Cette tendance est à l’œuvre dans toute
l’Europe mais la France est le pays dans lequel les listes d’extrême droite
font le score le plus élevé.
Les organisations syndicales alertent depuis des années sur
la crise sociale et démocratique qui traverse notre pays. Un politique qui
tourne le dos au social et qui crée déclassement, abandon de nos industries et
de nos services publics, le passage en force contre la mobilisation historique
contre la réforme des retraites, l’absence de perspectives de progrès et la
banalisation des thèses racistes, constituent le terreau sur lequel l’extrême
droite prospère.
En décidant de dissoudre l’Assemblée nationale, et
d’organiser des élections législatives en trois semaines, après les premiers
départs en vacances et à la veille des Jeux Olympiques, le président de la République
prend une lourde responsabilité.
Il faut un sursaut démocratique et social. À défaut,
l’extrême droite arrivera au pouvoir. Nous l’avons vue à l’œuvre dans
l’histoire et aujourd’hui en Italie ou en Argentine par exemple : austérité
pour les salaires et les services publics, réformes constitutionnelles
remettant en cause l’indépendance de la justice et le rôle des syndicats,
attaques contre les droits des femmes et des personnes LGBTQIA+, remise en
cause du droit à l’IVG, politiques racistes qui mettent en opposition les
travailleuses et les travailleurs en fonction de leur religion, de leur couleur
ou de leur nationalité. Nous connaissons ses votes en France comme en Europe,
ils sont toujours défavorables aux travailleuses et aux travailleurs.
Notre République et notre démocratie sont en danger. Il faut
répondre à l’urgence sociale et environnementale et entendre les aspirations
des travailleuses et des travailleurs et notamment :
- Augmenter les salaires et les pensions ;
- Revenir sur la réforme des retraites et sur celles de
l’assurance chômage ;
- Défendre nos services publics et en garantir l’accès à
toutes et tous sans condition de nationalité et sur tout le territoire. Notre
école, notre recherche, notre système de santé, de prise en charge de la
dépendance, notre système de justice sont asphyxiés et ont besoin d’investissements
massifs ;
- Mettre fin à la verticalité du pouvoir en commençant par
restaurer la démocratie sociale à tous les niveaux, entreprise, branche,
territoire et interprofessionnel ;
- Mettre en place des mesures de justice fiscale et
notamment taxer les super profits, dividendes et rachats d’actions ;
- Instaurer enfin l’égalité salariale et éradiquer les
violences sexistes et sexuelles ;
- Instaurer le droit à la régularisation pour tous les
travailleurs et travailleuses étranger·es sur la base d’un certificat de
travail ;
- Relocaliser et transformer notre industrie pour répondre
aux besoins sociaux en environnementaux en la protégeant du dumping social,
fiscal et environnemental ;
- Créer de nouveaux droits pour permettre aux travailleuses
et aux travailleurs d’anticiper les transformations environnementales et de
sécuriser leur emploi ;
Dans l’immédiat, nous appelons le président de la République
à la cohérence. L’Assemblée nationale est dissoute, les réformes doivent donc
être interrompues étant donné qu’il n’y a plus aucun contrôle démocratique. Le
gouvernement doit en particulier immédiatement renoncer à sa réforme de l'assurance
chômage.
Nous appelons à manifester le plus largement possible ce
week-end pour porter la nécessité d’alternatives de progrès pour le monde du
travail.
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