L’égalité F/H, elle se gagne pas à pas
La direction plastronne avec la valeur de l’index de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, qui est passé de 85 à 86 (le maximum est à 100 et à 75 il faut élaborer un plan d’action). Cet index est pourtant le plus mauvais parmi les acteurs du numérique, et de surcroît, il résulte d’un
changement opportun des règles de calcul définies par la direction.
Depuis quelques années la direction déploie son plan pour recruter davantage de femmes. Cependant leur progression professionnelle reste plus lente que celle des hommes. À mesure que progresse la carrière, l’écart des rémunérations moyennes se creuse pour dépasser 13% chez les plus de 40-49 ans, et 23% chez les 50 ans et plus. Souvent les femmes exercent des fonctions au-dessus de ce que prévoit leur classification. La mixité ça ne suffit pas, il faut l’égalité !
Pour remédier à cette situation, il faudrait un budget dédié au rattrapage des inégalités, or la direction refuse cette idée en s'accrochant au dogme de l’unique augmentation au mérite.
Pour la CFDT, cette enveloppe fléchée est une nécessité afin de corriger ces situations d’écart, faute de quoi on entretient les tensions entre les salariés et on affaiblit l’adhésion au principe d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
Salarié et parent, il n’y a pas à choisir
L’arrivée d’un enfant bouleverse la vie personnelle des salarié·e·s, mais elle percute aussi leur vie professionnelle. On n’est pas obligé de supporter les remarques du genre « Tiens t’as posé une demi-journée ? » quand on prend vers 17h le chemin de la crèche ou de l’école, ou encore « Dis-donc, on te voit plus aux afterworks ? ». La CFDT revendique depuis longtemps un enregistrement du temps de travail, afin de que la subjectivité du chef ne soit pas seule juge de l’implication des salariés. Notons le nombre dérisoire de berceaux réservés en crèche (83 pour toutes l’UES, quand l’effectif entre 30 et 45 ans atteint les 7 000 salariés).
Oui, Sopra Steria peut mieux faire pour faciliter la vie des parents, notamment lorsque les enfants sont malades et nécessitent une présence parentale. Non, les jours de RTT ne sont pas faits pour ça. La CFDT revendique l’extension du dispositif des jours enfants malade, qui existe chez SHRS (4 jours par enfant et par an) à l’ensemble des sociétés. Quant aux jours de congés supplémentaires « mère de famille », ils doivent bénéficier également aux pères.
Ne pas confondre temps partiel et placard
En dehors des cas prévus par la loi (par exemple, congé parental jusqu’aux 3 ans de l’enfant, ou indication thérapeutique), l’accès au temps partiel est toujours soumis à l'arbitraire. Pour la CFDT, arbitrer différemment entre ses vies professionnelle et personnelle doit devenir un droit selon des conditions objectives. SSG impose des renouvellements de 1 an, faisant planer une épée de Damoclès sur les salarié.e.s concerné.e.s et ne permettant pas de pérenniser leur choix de vie.
Les salariés à temps partiel méritent autant que les autres l’accès aux responsabilités. Cela implique que leur régime horaire n’entraîne aucune discrimination :
- qu’ils participent pleinement à la vie des projets : aucune réunion récurrente ne doit se tenir le mercredi ni hors des plages horaires fixes ;
- qu’ils soient évalués sur des objectifs adaptés, faute de quoi toute progression leur est bloquée ;
- que leur accès au télétravail soit vraiment proportionnel, et non arrondi à la demi-journée inférieure.
La place des seniors : l'expérience est un atout
Chacun peut le constater, vieillir chez Sopra Steria est un défi. L’entreprise est orientée vers la présence massive de jeunes, et passé 30 ans, les seuls auxquels elle fait une vraie place sont les managers. Les autres, privés d’augmentation et de promotion, sont poussés à partir bien avant leur fin de carrière, au point qu’on enregistre à peine 70 départs en retraite par an. Or, chacun doit pouvoir rester si c’est son choix, et Sopra Steria doit alors garantir le maintien de son employabilité (c’est la loi !).Dans la mobilisation contre le recul de l’âge de la retraite à 64 ans, chacun a pu constater le rôle central de la CFDT, première organisation syndicale du pays. Pour nous, faire une vraie place dans l’entreprise à toutes les générations, cela suppose que l’expertise soit valorisée dans la constitution des équipes, et pas la seule maximisation de la marge. La CFDT revendique une vraie politique de tutorat qui donne un vrai rôle aux seniors dans la transmission des savoirs et compétences.
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