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lundi 16 octobre 2023

De la concertation pour des conditions de travail plus équitables !


Le temps de travail, ça s'enregistre

Certains aimeraient que « les ingénieurs, passionnés qu’ils sont par leur travail, ne comptent pas leurs heures ». Fort heureusement, ils ont aussi une vie personnelle, et la direction a le devoir de maintenir un équilibre entre ces deux temps. Et si d’aventure le projet sur lequel ils travaillent nécessite un surcroît d’efforts, ils savent se mobiliser pour autant que ce surcroît soit dûment enregistré et compensé.


Le temps de travail est un enjeu crucial, la lutte pour le contrôler est aussi vieille que le mouvement syndical. C’est dire l’importance de l’accord d’entreprise sur ce sujet. À Sopra Steria, nous avons 7h22 quotidiennes, assorties de jours de RTT. Mais il faut bien parler de fiasco quant à l’application de l’accord, car la grande majorité des salariés dépasse tous les jours cette durée. Or à peine 3% d’entre eux déclarent leur temps de travail, les autres étant dissuadés, a minima, de le faire. Pour la CFDT, il faut que ça change, la saisie devrait être systématique sans devenir fastidieuse. Et pourquoi pas une pointeuse, outil incontestable utilisé ailleurs, y compris pour des ingénieurs ?

En dehors de chez SHRS, cet accord porte aussi sur les congés et les jours de RTT. Or la dernière version, en vigueur depuis janvier (et de durée indéterminée), marque une régression. La ½ journée supplémentaire mise en avant cache le vol d’1 à 2 jours de fractionnement, pourtant clairement inscrits dans la convention collective, le tout avalisé par le syndicat maison. Les jours de RTT non consommés (même en cas d’arrêt de travail) y sont perdus sans recours. Chez d’autres employeurs, le CET (Compte Epargne Temps) permet de mener un véritable projet personnel contractualisé. Alors que chez nous, les 15 jours maximum qu’on y place font baisser la prime vacances, et leur utilisation est soumise à l’arbitraire le plus complet.

Pour la CFDT, il faut dénoncer et renégocier cet accord.


Télétravail : un accord infantilisant et au rabais

Le télétravail, officiellement inexistant jusqu’en 2017, accordé ensuite avec parcimonie (1 seul jour possible), est soudainement devenu massif avec le confinement. Il aura fallu cette crise sanitaire pour que la direction reconnaisse l’extraordinaire capacité des salariés à s’adapter, se réorganiser, être inventifs…
Avec la fin des confinements, un nouvel accord a été négocié que nous trouvons décevant. Opter ou non pour le télétravail, choisir ses modalités (nombre et choix des jours) doivent rester un choix personnel. Les salariés sont bien assez grands pour prendre en compte la cohésion d’équipe et les besoins de présence sur site. Or l’accord actuel laisse le manager décider seul si le télétravail est possible ou pas et d’en imposer les jours. Certains ont trois jours modifiables, d’autre aucun. Il faut des critères objectifs pour éviter l’arbitraire !

Télétravailler expose à des frais, d’équipement comme de fonctionnement, vous ne devriez pas en être de votre poche :

  • Équipement : c’est à l’employeur de fournir les outils de travail. Or la participation accordée par Sopra Steria est simplement déplorable : limitée à 50% des factures et plafonnée à 150€, de l’ordre de 10 fois moins que le coût d’un poste de travail professionnel ;
  • Fonctionnement : l’employeur utilise l’espace privé des salariés à des fins professionnelles. En guise de compensation, et alors que les factures de chauffage et d’électricité explosent ces derniers mois (+ 32% sur l’électricité), l’indemnité mensuelle forfaitaire de 20€ (très en-deçà du plafond légal de 57,20€) ne compense clairement pas les frais occasionnés.
Le télétravail est une très bonne affaire pour Sopra Steria : cela lui permet de réduire ses dépenses immobilières d’environ 30%.

Renégocier cet accord est une priorité, la CFDT y est prête.


Grandeurs et misères du flex office

Un temps pudiquement appelé « environnement de travail dynamique » par la direction, le flex office est imposé. Sur les sites concernés, plus de places attitrées, seulement des positions de travail à réserver. L’équipement y est minimaliste, ni clavier, ni réhausseur pour l’ordinateur, ni de repose-pieds, ni de plateau réglable. Cela représente une terrible régression en termes d’ergonomie du poste de travail. Quant aux affaires personnelles, il y a bien quelques casiers, mais moins que de salariés. Et selon les directions de site, ils ne doivent pas devenir des lieux de stockage et devront être vidés régulièrement. Bref nos effets personnels ne sont plus vraiment les bienvenus.

Sachez que, malgré les demandes de la CFDT, la direction a refusé toute négociation sur le sujet. Les problèmes auxquels nous sommes et serons confrontés, auraient pu être anticipés et évités, ils resteront d’actualité, c’est pourquoi la CFDT maintient sa demande de négociation.

Les risques psycho-sociaux (RPS), un grand mot pour de grands maux.

Les risques psycho-sociaux (RPS) sont le principal danger sur la santé auquel nous sommes exposés.

Leur prévention a fait l’objet d’un accord bâclé avec uniquement une ligne d’écoute.

Il faut s’attaquer aux causes premières (pointées par plusieurs rapports d’expertise) que sont la pénurie des ressources allouées aux projets, l’injonction de rentabilité, l’impossibilité de réaliser un travail de qualité, le management toxique…

La CFDT luttera pour faire respecter par la direction l’obligation légale de préserver la santé de ses salariés. Pour ne plus entendre la direction se moquer des « bobos à l’âme » !

  

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