Quand la sphère privée
est volontairement envahie par la
sphère professionnelle
La crise pandémique que nous avons subi et que nous
subissons encore, même si tous les signaux permettent de penser que le plus dur
est derrière nous, à bouleverser notre organisation du travail pendant plus
d’un an et demi. Au dire de beaucoup, nous sommes à un moment charnière. La
majorité s’accorde à dire que cela ne sera plus comme avant, le fameux
« nouveau monde » !
Est-ce que la direction de Sopra Steria le veut, cela est un autre débat !
On nous parle de différents sujets comme le télétravail, le
flex-office. Ces deux sujets, s’ils sont bien organisés, régulés peuvent être un
facteur d’économie par le biais de diminution d’espace de travail.
Chaque sujet présente des avantages mais aussi des inconvénients et des
questionnements qui doivent être modulés notamment aux travers d’accords
d’entreprise. En effet négocier les accords d’entreprise permet à vos organisations
syndicales de défendre vos intérêts, vos conditions de travail et
d’indemnisation.
Oui, soyons réalistes, quoi d’autre que l’appât du gain pousse les entreprises
à aborder ces sujets ?
Premier sujet, le télétravail.
Les salariés de Sopra Steria ont découvert le télétravail
massif et obligatoire depuis le début de la pandémie.
Et qu’avons-nous tous constaté ?
Une amélioration de l’équilibre vie privée/vie professionnelle.
Une diminution des déplacements qui a contribué à une diminution sans précédent
de la pollution et du bilan carbone.
Autre bienfait, une remise en cause de notre mode de consommation.
Mais aussi des difficultés de lien social plus ou moins importantes suivant
l’âge, le lieu d’habitation, l’environnement social, ….
Enfin des difficultés d’organisation du travail (isolement, amplitude horaire,
support, environnement familial…). Toutefois, les salariés ont montré leurs
capacités à s’adapter, se réorganiser, à être inventifs, …, pour preuves les
résultats du groupe peu ou pas impactés et l’augmentation des dividendes
versés.
Le télétravail, hors période de pandémie, doit être une action volontaire de
chacun. Pourquoi ?
Parce que chacun n’a pas les mêmes obligations personnelles et familiales, de transport,
de cadre de vie, ….
Imposer le télétravail devient une contrainte et est interdit par la loi !
Deuxième sujet, le Flex-office.
Les salariés de Sopra Steria vont découvrir le Flex-office
massif et obligatoire sur certains sites.
Mais qu’est-ce que le Flex-office : un espace de travail où personne ne
dispose de bureau attitré.
Normalement le Flex-office est sans lien direct avec le télétravail.
Quel est l’impact de ce nouveau mode de travail ?
Une modification de l’organisation du travail.
Un risque d’augmentation des risques psycho-sociaux.
En effet, comment maintenir un lien de proximité dans une équipe si dans un
même lieu, les membres de cette équipe sont dispersés au gré des présents dans
l’ensemble des locaux disponibles ?
Que faire des salariés qui arrivent sur site, après que toutes les places
disponibles soient occupées ?
Imposer le Flex-office devient une contrainte et doit donc être bien cadré et
encadré !
Dans le « nouveau monde » parfait, chaque salarié qui
décide d’effectuer du télétravail, choisit les jours de télétravail tout en
tenant compte de ses obligations personnelles mais aussi de l’organisation de
son travail et de son planning professionnel. L’entreprise adapte son mode de
gestion, son mode opérationnel en conséquences.
Toujours dans ce « nouveau monde » le Flex-office est possible pour
les salariés n’ayant pas un temps de présence continu dans l’entreprise. Le Flex-office
doit être adapté au temps de présence des salariés dans l’entreprise et aux
contraintes projet, qui peuvent en limiter la portée.
Enfin toujours dans ce « nouveau monde » les espaces de travail qui
peuvent être libérés engendrent des économies. Une partie de ces économies permettent
de couvrir les frais des salariés en télétravail.
Mais à Sopra Steria, il n’y a pas de « nouveau monde » !
Notre direction a d’abord annoncé un plan d’économies au marché financier via la presse.
Combien ?
Quelques dizaines de millions d’euros ! Ces économies passent en outre par
la diminution des espaces de travail. C’est facile, il suffit de savoir
compter !
Ensuite la pression est mise sur les différentes directions
de site pour budgétiser ces économies.
Comment ?
Rien de plus facile, il suffit d’imposer des jours de télétravail afin d’optimiser
les places de bureaux. Télétravail demandé de façon volontaire ou supposée
volontaire par les salariés, alors que dans les faits c’est le manager qui
décide au final du planning !
Quid de la prise en compte des obligations personnelles ? On n’est pas loin
des « désignés volontaires ». La direction de Sopra Steria n’est plus
à un paradoxe près !
Enfin le Flex-office vient compléter le tout si
l’optimisation des espaces de travail n’est pas suffisant. Comment ?
Rappelez-vous que le manager peut imposer pour des raisons opérationnelles un
troisième jour de télétravail.
Mais la vraie question est : l’optimisation de l’espace de travail est-elle
toujours une raison opérationnelle ?
En parlant d’économie, vous noterez que sous couvert de
volontariat, la direction du groupe minimise les indemnités versées aux
salariés et maximise les économies !
Au final la direction utilise l’espace privé des salariés à des
fins professionnelles et cela à moindre coût.
Donc si le groupe peut utiliser à sa guise l’espace privé des salariés, et laisser
à charge du salarié toutes les dépenses qui en découlent (eau, électricité,
chauffage, …), un salarié peut-il utiliser l’espace, l’énergie, … du groupe
pour par exemple recharger sa voiture électrique, brancher ses appareils
électroménagers ? Mieux ayant besoins d’espaces pour une soirée privée, un
salarié peut-il utiliser une salle de réunion ou l’espace Next à Kkléber ainsi
que la cuisine ?
Scoop de dernière minute ! Cela vient de tomber sur les
téléscripteurs : ce n’est pas du Flex-office mais de l’environnement de
travail dynamique !
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