Tout commence par le constat de la déliquescence de la tour Manhattan, et la volonté de la direction de regrouper dans un seul bâtiment l’ensemble des salariés rattachés à ce site, et ceux rattachés à celui de Meudon. Ainsi commence le projet Latitude.
Malgré ses obligations légales, la direction de Sopra Steria informe tardivement l’ensemble des élus, lors de la phase de finalisation de ce projet, et non lors de la phase initiale. Aucune possibilité de dialogue n’a été offerte sur le futur lieu d’implantation du ou des bâtiments qui doivent succéder à ces deux sites.
Le futur de Sopra Steria se construira sur la Défense avec le bâtiment Latitude, et d’autres bâtiments éventuels prévus pour accueillir tout le monde à terme (salariés des 4 sociétés : SSG, I2S, SBS et SHRS). Les premières étapes prévoyaient le déménagement de SSG et de I2S, avec l’abandon du site de Meudon. Mais, …
Le contexte pandémique change la donne.
Obligée de réagir au contexte économique qui suit la
pandémie COVID-19, la direction de Sopra Steria lance le télétravail massif (alors
que le dogme Sopra Steria est de maximiser le présentiel), et s’aperçoit avec
surprise du succès de la mesure, qui sauve l’entreprise. De là, la direction générale,
sans associer aucun représentant du personnel (la négociation sur le sujet du télétravail
est reportée ad sine die, la direction prétextant ne pas être prête), phosphore
sur ce sujet. Plus de télétravail égal moins de bureaux égal grosses économies,
alors …
En parallèle de cette réflexion, une autre démarche de Sopra
Steria est en cours pour harmoniser les échéances de l’ensemble des baux des
sites de l’ouest parisien (la tour Manhattan et Meudon), afin de les faire
correspondre avec le projet Latitude. Que se passe-t-il ? Nous ne le
savons pas, mais cette négociation tourne mal. C’est l’échec et la perte de la
majorité des étages de la Tour Manhattan au 1er juillet (nous sommes
alors en mars …).
Toujours sans informer vos élus, la direction générale
réagit et remplace le projet actuel Latitude par le projet « POP »
pour Projet Ouest Parisien. Les conséquences pour les salariés de ces sites
n’ont plus rien à voir avec la situation précédente et laissent entrevoir un
entre deux particulièrement délicat pour ces salariés.
Contrainte légalement, la direction générale vient présenter
ce projet au CSEC et aux différents CSE impactés par ce projet. Enfin pas tout
à fait, uniquement les CSE directement touchés par la perte des locaux de
Manhattan (SSG, SBS et SHRS), les questions sur les autres locaux, à échéance
de mars 2022, n’étaient pas autorisées par la direction (malgré un impact
potentiel et important sur SSG, SBS, SHRS, I2S, CIMPA et GALITT).
L’impact sur les conditions de travail des salariés est
multiple. Pour faire simple, la direction prend le pari d’une situation
épidémique qui permettrait de contraindre les salariés d’être en télétravail
total jusqu’au mois d’octobre, puis ensuite, dispatcherait les salariés en
surplus du site de Manhattan, sur les différents autres sites parisiens (Meudon,
Montreuil, Fontenay, Kléber, …), et, si nécessaire, y rajouterait quelques
bureaux flex desk loués autour de la Défense.
Les inconnues et les questions sont trop nombreuses pour être toutes énumérées ici. Notons simplement les principales, auxquelles nous n’avons pas eu de réponses :
- Quels sont les salariés qui pourront bénéficier des locaux flex desk sur la Défense, et comment cela sera-t-il géré ?
- Entre 300 et 450 salariés de SSG seront envoyés sur Meudon. Comment cela sera-t-il organisé ? Quand le nombre de salariés réellement impacté sera-t-il connu ?
- Quid des bâtiments qui doivent accompagner le bâtiment LATITUDE pour accueillir tous les salariés Sopra Steria ?
- Y aura-t-il un défraiement pour les salariés obligés de changer de site (des ordres de mission, oui, le reste ?)
- Quelles seront les différences de traitement entre les salariés de nos différentes sociétés directement impactées ?
- Quel est l’impact économique, à court (6 mois) et moyen terme (2 ans) ?
- …
Au vu de l’incapacité de la direction générale à répondre à leurs
questions, les trois CSE des sociétés consultées (SSG, SBS et SHRS) ont mandaté
une expertise, suppléant en cela le CSEC qui, malgré les mêmes interrogations,
n’avait pas jugé utile de le faire (mais les majorités ne sont pas les mêmes,
hélas !). Ces différentes expertises vont permettre d’obtenir les
nombreuses réponses manquantes, et de faire préciser par la direction générale,
les points d’organisation nécessaires, et cela adaptées aux contextes
particuliers de chacune de nos sociétés.
Ce sont des expertises courtes avec un objectif de rendu à fin
mai ou début juin. Nous avons 2 mois pour tenter de faire améliorer la copie
présentée et de faire lever les incertitudes sur les conditions de travail des
salariés de ces sites.
D’ici là, les organisations syndicales représentatives de
l’UES vont négocier au pas de course, un nouvel accord de télétravail, que la
direction (enfin prête, ou contrainte) espère valider en 3 réunions d’ici le 1er
juin.
Devrait alors commencer une négociation sur le flex
desk !
En parallèle, les CSE vont recevoir les résultats des
expertises, qui vont révéler, sans aucun doute, leurs lots de surprise.
Enfin, mais nous ne savons pas quand, la direction prévoit d’informer les CSEs et CSEC des étapes suivantes du projet « POP », l’emménagement dans le bâtiment Latitude, la fin du bail de Meudon, … La direction communique quand elle le souhaite, mais sans associer les représentants du personnel en les mettant devant les faits accomplis. Ce n’est pas une fable, mais, hélas, la triste réalité !
Pour un
projet que la direction n’a pas découvert
d’un fil en avril, elle fait ce qui
lui plait en mai …
La CFDT Sopra Steria demande un traitement équitable de tous les salariés mis en difficulté par ce « POP » !