Communiqué de presse Inetersyndical :
18 MARS 2024
Droit à congés pendant les arrêts maladie, ne
créons pas de discriminations !
Depuis 2009 au
moins, le Code du travail français n’est pas conforme à une directive
européenne plus favorable : les salariés en arrêt maladie, autre que
d’origine professionnelle, ne peuvent pas bénéficier de leurs congés payés.
Rappelons qu’il s’agit notamment des travailleuses et travailleurs
les plus fragiles, ayant été confrontés à des maladies graves les ayant obligés
à subir des arrêts longs pour le traitement, par exemple, d’affections de
longues durées (cancer, dépression, etc.) ou des personnes n’ayant pu faire
reconnaître la cause professionnelle de leur arrêt - les victimes de l’amiante
connaissent trop bien ce parcours du combattant.
Les organisations syndicales ont mené de multiples procédures pour
faire valoir ce droit. La Cour de cassation a jugé définitivement le 13
septembre 2023 que la France devait accorder le droit sans condition.
Le gouvernement vient d’annoncer une transposition dans la loi
DDADUE soumise au vote ce lundi 18 mars. Or celle-ci ne respecte pas la
décision de la Cour de cassation.
En s’appuyant sur un avis du Conseil d’État orienté par les
questions du gouvernement, les salariés auront enfin droit jusqu’à quatre
semaines par année, (ou deux jours par mois), dispositions conventionnelles
comme le prévoyait l’arrêt de la Cour de cassation.
De plus, de multiples exclusions sont prévues : délai de
prescription à trois ans empêchant de remonter jusqu’aux contrats rompus avant
2021, délai de forclusion limitant, au grand maximum, à deux ans le droit à
faire valoir et, pour le futur, délai de 15 mois pour les longues maladies dès
la fin de la période d’acquisition et non à partir du retour du salarié. Ces
décisions trop restrictives limitent les droits des salariés.
Elles sont tout sauf simples. À l’heure où l’on nous parle
de « simplification », les organisations syndicales demandent une
solution lisible pour tous, qui consiste à changer quelques mots dans l’alinéa
5 de l’article L. 3141-5 du Code du travail :
ouvriraient droit à congés, « les périodes pendant lesquelles l'exécution du contrat de travail est suspendue pour cause d'accident du travail ou de maladie, quelle qu’en soit l’origine. »
Cette rédaction éviterait aux salariés de devoir recourir à de
nouvelles années de longues procédures. Elle permettrait la justice et
l’égalité pour les salariés.
Nous demandons à l’Assemblée nationale de voter
un texte qui répond à ces exigences à entendre la voix des plus fragiles, la
voix de la justice.
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